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Pierre de Lyre de Wanar et double cercle de Siné Ngayène

 SITES MEGALITHIQUES

SENEGAL

WANAR - SINE NGAYENE

PATRIMOINE MONDIAL

DE

L'UNESCO

Ces cercles font partie d'un vaste ensemble inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2006.

Stéphane Pradines: (étude réalisée en 1996)

LIRE L'ETUDE COMPLETE REALISEE PAR STEPHANE PRADINES en 1996 sur les TUMULUS SENE GAMBIENS

EXTRAITS de L'ETUDE:

... La zone des mégalithes comprend 1045 cercles mégalithiques qui occupent sa partie occidentale. Ces structures funéraires sont datées par 14C du IIe à la fin du XVIe siècle.

Les cercles mégalithiques possèdent un nombre élevé d'inhumations, des poteries cultuelles et des dépôts d'armes et de parures. Les squelettes retrouvés avaient des mutilations dentaires.

 Une enceinte circulaire de monolithes de latérite délimite un espace intérieur plat ou bombé, parsemé ou non de blocs latéritiques. Une structure frontale, d'un ou plusieurs monolithes disposés en une ou deux ligne(s) à l'Est, s'ajoute généralement à cet ensemble. Dans une minorité de cas, il s'agit d'une pierre bifide, encore appelée pierre en V ou pierre-lyre, comme à Keraiany Ngane.

 Sine-Ngayène est le plus grand site mégalithique du Sénégal avec 54 cercles inventoriés. Trois cercles ont été fouillés par G. Thilmans et C. Descamps, portant les numéros 32, 25 et 28. La fouille des cercles mégalithiques a permis de constater une opposition entre les inhumations centrales profondes et les inhumations périphériques superficielles. La disposition des corps est souvent anarchique pourtant on constate certaines constances comme le décubitus latéral prédominant, l'hyperflexion des jambes ou la position en losange : pieds joints et genoux écartés. L'inhumation collective et simultanée des cercles mégalithiques fait penser à des sacrifices humains. Les corps sont jetés dans une fosse circulaire, membres supérieurs et inférieurs apparemment liés.

 

 

Site mégalithique de WANAR

Cercle et pierres de lyre

 

 

... La roche latéritique affleurante dans la région de Nioro-du-Rip a permis l'édification de ces monuments funéraires en pierre qui diffèrent des tumulus de sable, de terre ou de coquilles observés dans le reste de la Sénégambie. Certains sites occidentaux de la zone des mégalithes comprennent les deux types de monuments. Dans ces sites, les tumulus sont toujours situés à la périphérie des cercles mégalithiques. Selon A. Gallay, une influence tardive de la civilisation des tumulus du Nord-Ouest s'ajouterait à la croissance centrifuge du phénomène mégalithique. Si les tumulus sont plus tardifs que les cercles alors l'évolution interne a été une transformation progressive des rites d'inhumation. La civilisation mégalithique a peut-être été brisée par l'arrivée de nouvelles populations : une expansion vers l'Ouest des Mandé. Les nouveaux occupants ont bâti des tumulus à but funéraire et sacrificiel autour des anciens lieux de culte. Mais la céramique associée aux cercles et aux tumulus est la même, nous le verrons plus loin. D'après les dates 14C que nous possédons les cercles et les tumulus ont été bâtis à la même période, entre le VIIIe et le XIe siècle. Dès lors, comme le propose aussi A. Gallay, n'y a-t-il pas eu plutôt une opposition fonctionnelle entre les cercles, consacrés aux sacrifices, et les tumulus pour les inhumations accompagnées de quelques sacrifices ?...

 

Site mégalithique de WANAR

Pierre de lyre

 

Les cercles pierriers

 Le cercle pierrier est une couronne de blocs latéritiques dépassant à peine de la surface du sol, à laquelle s'ajoute souvent une structure frontale. L'espace intérieur est plat ou légèrement bombé et présente peu ou pas de blocs en surface. En profondeur, on trouve des blocs latéritiques disposés en deux ou trois couches. Le contour circulaire du monument est délimité par une murette d'éléments polygonaux superposés en trois assises.

 Les cercles pierriers classés par G. Thilmans dans le faciès central sont caractérisés par un nombre réduit d'inhumations, réparties en inhumations centrales et profondes orientées vers l'Est d'une part ; périphériques et superficielles d'autre part. Les individus inhumés ont fait l'objet de mutilations dentaires. Les armes, les éléments de parures et poteries funéraires sont absents.

Les sites fouillés par G. Thilmans et C. Descamps dans le secteur central furent Tiékène-Boussoura et Kodiam.

 Le site de Tiékène-Boussoura regroupe neuf cercles mégalithiques, dix cercles pierriers, six tumulus pierriers et de nombreux tumulus. G. Thilmans et C. Descamps ont fouillé de 1973 à 1975 plusieurs de ces structures dont deux cercles pierriers (n°18 & 19). Le premier a une ligne frontale double (un monolithe proximal, deux distaux), le deuxième une ligne frontale simple de trois monolithes. Ils comprennent tous deux une enceinte circulaire de blocs latéritiques, constituée d'une murette interne de blocs volumineux et d'un pavage de blocs plus petits à l'extérieur. Au centre se situe l'inhumation unique, à 40 cm de profondeur pour le cercle n°18 et 135 cm pour le cercle n°19 ; le premier étant en décubitus ventro-latéral gauche, orienté E-SE, le deuxième en décubitus dorso-latéral droit, orienté SE.

 A Kodiam, soixante-quatre monuments (364 monolithes) ont été dénombrés dont 40 cercles pierriers et 11 cercles mégalithiques. La majorité des structures présentent une ligne frontale, simple ou double ; 87% des monuments frontaux sont à cupules, ainsi que quatre des cercles mégalithiques. Seul le cercle mégalithique n°17 a fait l'objet de fouilles. Il s'agit d'un cercle à douze monolithes et une ligne frontale de deux éléments. Il est daté de 738+-125 ap. J.-C. (DAK-41 ; charbons de bois)....

...  La plus ancienne arme découverte en Sénégambie provient du site de Dionewar. Une pointe de lance en cuivre a été découverte sur ce site, daté de 395 ap. J.-C.... (ndlr: ceci confirme la thèse des générations successives ayant utilisé les cercles de pierre...)

FORMES CERAMIQUES : Famille du secteur oriental, la zone mégalithique

Voyons les différents types de formes céramiques représentés sur les sites mégalithiques localisés autour des affluents de la rive Nord du fleuve Gambie :

 A Tiékène-Boussoura, Kodiam et Sine-Ngayène, les tessons de bord les plus fréquemment rencontrés présentent : soit une épaule anguleuse, soit un bandeau terminal engobé avec pincement du bord de l'ouverture aminci et rentrant, ou encore une lèvre plate déversée en bas et en dehors.

 Un important dépôt de céramiques carénées fût trouvé à Sine-Ngayène. Il s'agit de quatorze poteries gisant à faible profondeur (50-60 cm) et tournées l'ouverture vers le bas. Elles furent trouvées entre les monolithes du cercle n°25 et ceux de la ligne frontale. Sur les cinq dont le fond était conservé, celui-ci était percé d'un orifice intentionnel. Ces céramiques sont de petites dimensions. Les poteries entières, dont le fond est artificiellement percé, sont en relation avec le monolithe de la structure frontale : au pied ou derrière. Ce type de dépôt n'est observé que pour les mégalithes occidentaux. Les observations ne permettent pas de dire si les poteries ont été enterrées ou disposées sur le sol primitif.

... En résumé, la région des mégalithes (Nioro-du-Rip) est caractérisée par une céramique carénée à fond rond (fig.11).Ce type de céramique ne se rencontre pas dans le reste de la Sénégambie.

S. et R. McIntosh datent cette céramique de 1000-1250 ap. J.-C. A. Gallay pense que les céramiques carénées entières associées aux monolithes frontaux prouvent la contemporanéité des habitats et des cercles mégalithiques. Les sites de Sine-Ngayène et Mbolop-Tobé sont uniques pour leur relation habitat-sépultures. De plus, A. Gallay a trouvé dans le tumulus de Mbolop-Tobé le même type de céramique, ce qui démontre une contemporanéité ou une acculturation cercles/tumulus. Nous en déduisons que cette céramique carénée caractérise les cercles mégalithiques, mais aussi les tumulus associés aux cercles. L'hypothèse d'une antériorité des cercles sur les tumulus n'est plus valable, la céramique étant la même. Les datations 14C proposées pour la céramique mégalithique s'échelonnent du VIIe au XIIIe siècle. (Sine-Ngayène : 960-1200 ap. J.-C. ; Wassu : 680-960 ap. J.-C. et Kodiam : 600-780 ap. J.-C. ).

 

 

 ... A Saré-Diouldé par contre, les types précédents sont très peu représentés, le bord le plus fréquent étant un col court et rectiligne inséré à angle droit sur le corps. On retrouve sur ce site (également 15% à Sine-Ngayène) un élément typique de la céramique du delta du Saloum : l'embase ou lèvre bifide destinée à supporter un couvercle et des fragments de couvercles dont un bouton de préhension. Cette caractéristique reflète probablement une influence occidentale.

 A Sine-Ngayène une part importante des tessons ont une pâte blanche et des lignes de fractures horizontales et concentriques des poteries qui indiquent un montage au colombin . La plupart des autres tessons sont de couleur noire ou grise (oxydation faible dans l'ensemble).

LIRE L'ETUDE COMPLETE REALISEE PAR STEPHANE PRADINES en 1996 sur les TUMULUS SENE GAMBIENS

Beaucoup de photos du Site de WANAR et de SINE NGAYENE dans l'album photos .

 



21/07/2009
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